samedi 15 février 2014

Le professeur Rémy Chauvin ou l'ostracisme nécrologique intégral.

Je souhaiterais que les critiques se montrent plus indulgentes envers les films et plus sévères pour les romans. Parfois, ils ou elles montrent trop de complaisance à l'encontre de livres qui ne valent de fait pas un clou alors qu'ils et elles ne se gênent pas pour descendre en flammes la grande majorité des longs métrages sortant chaque mercredi en nos salles obscures.  C'est simple : de fait, lorsqu'il s'agit de littérature, ils ou elles ne disent pas un mot des romans qui ne leur plaisent pas ou y consacrent un minuscule entrefilet digne des anciens "chiens écrasés", ce qui ne signifie pas du tout qu'ils sont médiocres. (réflexions d'un citoyen sensé du XXIe siècle)

J'ai un goût avéré et immodéré pour les singularités costumées.  (observation de Moa)

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 An 2013. J'étais persuadé que le professeur Rémy Chauvin, le grand entomologiste français ami des abeilles, venait de fêter son centième anniversaire... Je m'en réjouissais. Me voilà donc recherchant sur Internet des articles consacrés à ce scientifique hétérodoxe et sympathique, sachant que l'accumulation des ans peut entraîner sagesse et détachement vis à vis des stupidités de notre monde.
Quelle n'a pas été ma surprise d'apprendre que Rémy Chavin était décédé depuis quatre ans,  exactement depuis le 8 décembre 2009, soit neuf jours seulement avant la magnifique Jennifer Jones (dont la disparition fut elle même traitée comme quantité négligeable) ! Cela, je l'avais ignoré : la mort de Rémy Chauvin ne figurait même pas dans la liste des décès de décembre 2009 de Wikipedia ! Comment cela se faisait-il, et pourquoi ?
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/7/7b/Jennifer_Jones_in_Love_Letters_trailer.JPG/220px-Jennifer_Jones_in_Love_Letters_trailer.JPG

J'ai poursuivi mes recherches sur la toile et j'ai vivement saisi qu'il s'agissait d'une chose extrêmement grave et révélatrice du degré que peuvent atteindre en haut lieu les règlements de comptes entre intellectuels, dévoyés ou pas.
Comme tout un chacun devrait le savoir, la source exclusive de Wikipedia pour établir la liste des personnalités disparues est la presse en ligne. D'évidence, s'il n'existe aucun article nécrologique posté en ligne, si aucun n'est paru nulle part même dans la presse papier, cela induit absence de la personnalité disparue dans la liste.
Or, après mûres recherches assidues, il appert que seules Les Dernières Nouvelles d'Alsace ou DNA ont consacré une nécrologie à Rémy Chauvin, en dehors des sites spécialisés voués à la parapsychologie. Cette unique présence nécrologique dans ce quotidien régional s'explique par le fait que Rémy Chauvin est décédé à Sainte-Croix-aux-Mines dans le Haut-Rhin. Le cas s'était déjà produit dans les médias avec l'historien spécialiste de l'occultisme et des sociétés secrètes Serge Hutin et l'écrivain de SF pourtant renommé Jimmy Guieu, ignorés des médias nationaux et uniquement traités par la presse locale ou spécialisée dans des domaines réprouvés par les esprits chagrins rancis et chancis. 
L'affaire Rémy Chauvin, puisqu'il y en a une, relève de la cuistrerie méprisante la plus puante et putride.  C'est un ostracisme intégral qui s'est exercé à l'encontre d'une éminente personnalité, réduite, par ces silences odieux, à son goût pour les thèmes parapsychiques alors que son oeuvre dite sérieuse continuait à faire autorité et à être rééditée (voir par exemple dans la collection Quadrige chez les PUF Les Sociétés animales, livre que je possède).  On a sciemment occulté le Rémy Chauvin savant, entomologiste admirable mondialement reconnu, jamais banni, que je sache, de ses chaires universitaires : il enseigna à Paris V René Descartes et continua ses travaux sur l'éthologie animale, au même titre que Konrad Lorenz et Karl von Frisch. On a prétexté ses "errements" en direction des parasciences pour l'exclure des mémoires, pour ne pas le célébrer ! On en parle comme des pseudo sciences, pseudo, peut-être, mais pour moi sources d'inspiration romanesque avant tout, tant je déteste tout ce qui est terre à terre et ennuyeux (je me garde d'écrire un autre mot dérivé de Cambronne). Ceci dit, j'aime les sciences et j'achète régulièrement des bouquins et des revues de vulgarisation scientifique, sans verser dans l'occulte et dans l'obscurantisme : j'en prends, j'en laisse, puisque cela m'amuse, me divertit avant tout. La vie friedmano-hayekienne, fasciste démagogique (et non pas populiste) ou islamiste mondialisée est trop triste pour qu'on ne tente pas de s'en évader, de l'ignorer pour ne pas sombrer dans la folie ou le suicide.
Les spécialistes avérés du scepticisme de tout poil, zététiciens et autres (même si j'en estime beaucoup dans ce camp, dont le regretté Georges Charpak que j'ai toujours admiré, mais ils ont oublié que Descartes croyait aux songes et Newton à l'alchimie) sont d'ailleurs coutumiers des bannissements, ostracismes et exclusions des savants ayant eu grand tort de s'intéresser à la bizarrerie parapsychique et aux sciences occultes ou parasciences : Rémy Chauvin a rejoint Yves Rocard et Jean-Pierre Petit
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 au purgatoire des savants discrédités par leurs pairs, Yves Rocard qui s'intéressa de trop près aux sourciers et au magnétisme et Jean-Pierre Petit qui se passionna pour la vie extra-terrestre, d'une manière irraisonnée selon eux.
Or, jusqu'au début du XXe siècle, les choses étaient tout autres : William Crookes (1832-1919), physicien et chimiste britannique, étudia les phénomènes paranormaux, notamment les fantômes.
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J'estime que ces domaines, même relevant de la fantaisie, ne doivent pas être négligés. Cela donne un peu de piment à la vie, trop terne lorsque la rationalité ultra-libérale s'impose à nous sans d'autres alternatives que les fanatismes théocratiques et les nouveaux fascismes. Il ne faut pas confondre irrationalisme démentiel et intérêt témoignant d'un esprit original d'ouverture. Rémy Chauvin et Yves Rocard
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 étaient de grands messieurs, des originaux qui cependant avaient conservé les pieds sur terre, non point des fanatiques illuminés en bures de moine Savonarole ou arborant des insignes néo-nazis odieux, distribuant leur anathème et leur fatwa (parfois jdanovienne ou stalinienne) à tout crin contre tout ce qui leur déplaît et contredit leur vision intolérante du monde. On ne peut pas  taxer ces défunts savants (eux-mêmes sceptiques et détachés) d'intolérance crasse, d'ultra racisme et d'autres maux (ce qui ne fut pas le cas chez certains Prix Nobel Anglo-saxons que je ne nommerai pas).

dimanche 9 février 2014

Musée du Louvre : l'exposition le Printemps de la Renaissance et ses consoeurs de l'automne 2013 ignorées à la télévision.

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Alors que nos a-médias faisaient un plat sur l'expo archi ratée LGBT consacrée au nu masculin tenue au musée d'Orsay, expo d'un absolue médiocrité historico-artistique, justement descendue en flammes par La Tribune de l'Art, nos anti-journalistes de salon, qui, comme l'on sait n'ont dans leur cursus ni diplôme d'Histoire non contemporaine, ni qualification en Histoire de l'art anté-pop art au pire, anté-impressionniste au mieux, ignoraient proprement et lâchement les remarquables manifestations du musée du Louvre de l'automne 2013
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Parmi elles, Le printemps de la Renaissance à Florence, qui avait mis l'accent sur la sculpture et les arts décoratifs plutôt que sur les peintres. Cette expo s'est achevée dans l'indifférence à peu près complète, dont celle d'Arte, qui, comme chacun sait, se désintéresse définitivement du principal musée français d'art non contemporain, au point d'à peu près ne jamais en dire un mot sauf en d'extrêmement rares occasions (dont, heureusement, un reportage qui fut consacré à la visite des arts de l'Islam par les exclus des quartiers déshérités de la région parisienne sur le plan culturel, mais ce fut à peu près tout ces dernières années...).
Pour l'analyse détaillée (comme toujours) et remarquable (comme à l'accoutumée) de l'expo florentine avec ses chefs-d'oeuvre on ne peut plus magnifiques (forcément !, pourquoi le nier, en faire presque une tautologie alors qu'on peut l'affirmer sans problème pour les arts premiers, notamment pour les géniales peintures des Aborigènes d'Australie auxquelles je goûte depuis leur découverte dans les années 1990 ?), je vous invite (bien sûr), à lire avec attention l'article de la Tribune de l'Art.
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Ce qui m'embête donc, dans cet "ostracisme généralisé" des expos du Louvre, c'est que, commencé vers l'an 2000 avec celles qui portaient sur les arts du Moyen-Âge, il phagocyte désormais peu à peu d'autres périodes plus avancées de l'Histoire de l'art tout en rappelant de regrettables précédents au sujet d'autres institutions muséales méprisées autrefois ou maintenant, dont certaines en moururent : ATP, Musée de l'Homme, Musée national du Moyen-Âge et des thermes de Cluny (voir mon billet polémique du 1er mai 2013 sur ce blog). La couverture des expos françaises et étrangères d'arts (y compris parmi les si délaissés et méconnus musées de province) va-t-elle bientôt se limiter au seul art contemporain ? 

Au printemps 2013, ce fut l'art baroque pictural mexicain des XVIIe et XVIIIe siècles qu'ignorèrent nos faussement étranges lucarnes. Aucune des manifestations suivantes, tenues ces derniers mois au Louvre ou en partenariat dans d'autres musées en France comme à l'étranger n'a bénéficié de la large couverture qu'elle aurait mérité : 
- Rendre visite aux dieux. Pèlerinage au temps de l'Egypte pharaonique,
- Dieux, mythes et religions de la Grèce antique : collection de céramiques du musée du Louvre,
- Watteau et l'art de l'estampe (proposée au musée de Vilnius),
- Saint-Jérôme et George de La Tour (proposée à Vic-sur-Seille),
- Monique Friedman : polyptyque Sassetta (une peintre contemporaine qui réinterprète avec talent les arts anciens),
- Antinoé à la vie à la mode, visions d'élégance dans les solitudes (qui, elle, est proposée à Lyon, musée des tissus et des arts décoratifs).
Et il y en a eu bien d'autres auparavant, à Paris ou ailleurs. Il y a de quoi tirer la sonnette d'alarme. Mieux vaut décidément préférer le net et la presse écrite, qui continuent à assurer leur travail culturel quoiqu'on en dise à une télé défaillante et en faillite depuis plus d'un quart de siècle qui privilégie sport et faits divers au détriment de tout le reste !

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samedi 1 février 2014

L'étrange déclassement "art et essai" des cinémas marseillais par le CNC.

La France est vacharde ! Les Français sont des veaux !
(attribué au général de Gaulle)



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Les deux cinémas marseillais dont vous voyez les photos (Le César - créé par Marcel Pagnol ! - et le Variétés (qui fut un théâtre) viennent d'être victimes d'un déclassement absurde les mettant en danger de mort ! ils ne sont plus considérés par le CNC comme des cinémas d'art et essai alors que leur programmation prouve l'extrême contraire. Il faut savoir que le Variétés est l'ultime survivant des cinémas de l'hyper centre de Marseille, et que sa fermeture constituerait à tout le moins une catastrophe !
Dois-je rappeler que le Variétés de Marseille fut un des (extrêmement) rares cinémas non parisiens à avoir obtenu des copies de films hyper sabotés qui avaient nom Berberian Sound Studio et Les Gouffres ?

En lieu et place, on favorise - au nom du maillage du territoire, dit-on - un petit cinéma situé, comme on dit en Provence à Perpète les Oliviers et à Tombouctou les Bains, aux séances rarissimes et incompatibles avec les horaires de boulot des actifs, avec de plus, la proverbiale desserte catastrophique des transports en commun d'une cité phocéenne en retard de trente ou quarante ans dans ce domaine épineux.Stigmatisons Marseille pour sa médiocrité !

Je le proclame en ce billet avec solennité : 

NON ! JE NE METTRAI JAMAIS LES PIEDS A L'ALHAMBRA PARCE QU'IL EST TROP LOIN ET QU'IL NE JOUE PAS TOUT !

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Le Breteuil était tombé autour du printemps 2000 pour une raison peut-être similaire de (relatif) éloignement (moins que l'Alhambra tout de même !)
Mais le plus singulier est à venir : un des cinémas d'Albagradstad (ainsi aimé-je à baptiser une ville dortoir de la banlieue est de Marseille qui oscille électoralement entre Eusébius et Florestan, entre deux pestes, la rouge et la brune), au nom de pays ainsi que l'eût écrit Marcel Proust est parvenu, le petit malin, à conserver son classement art et essai, alors qu'il n'a été fichu ni d'obtenir des copies de Margin Call, de Lincoln, de Snowpiercer, de Mandela, ni de donner aux séances favorables (14h) des merveilles comme Twelve years a slave ou The Immigrant !
Arborant avec orgueil le nom de l'autre Marcel (Pagnol), ce cinoche d'Albagradstadt se targue de son classement usurpé et immérité alors que sa programmation, souventes fois démagogique et populiste, fait la part belle aux giga nanars comiques français et autres inepties ou dessins animés 3 D d'un marché de l'animation devenu hyper saturé (lorsque j'étais gamin, c'était un nouveau Disney tous les trois-quatre ans, point final !),  films qui eux, ont toujours droit aux séances stratégiques de 14h ! L'argument sorti par les exploitants est toujours le même, auto-justificatif en diable : nous subissons la concurrence du méga complexe les Trois Palmes ! Il faut donc faire face !
Sachez qu'un film qui, dès sa première semaine d'exploitation, n'est joué qu'à compter de 16h30 dans une ville peu sûre le soir (ah ! ce sentiment aigu d'insécurité grain à moudre brun !) est condamné à quitter l'affiche avec promptitude !
Le CNC est tombé sur la tête, reprochant au Variétés et au César de...trop garder leurs films à l'affiche (absurdité, messieurs dames, absurdité ! Les cinémas d'art et d'essai parisiens en font autant : c'est un gage de sécurité, et c'est grâce à cela que je pus enfin voir Margin Call en juillet 2012, puisque Le Pagnol d'Albagradstadt n'avait absolument rien fichu pour obtenir une copie de ce chef-d'oeuvre), de se brouiller avec des distributeurs "pointus" (allez donc balayer devant la FNAC d'abord, FNAC qui ne traite plus avec huit distributeurs de disques de musique classique sur dix, y compris Naxos !) ou encore d'être...sales, sans clim, sans chauffage, avec des toilettes cassées (c'est bizarre, mais j'appliquerais plutôt cette critique à l'autre cinéma de la ville d'Albagradstadt, le si mal baptisé Palace devenu tellement crade et insalubre que je refuse d'y mettre les pieds lorsque je me rends là-bas) qu'on tarde à faire réparer.
Mauvais procès, mauvais procès ! Qui veut noyer son chien l'accuse de la rage...
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