samedi 6 juillet 2013

L'Ange du bizarre, remarquable exposition du Musée d'Orsay quasiment ignorée du "Monde" et d'Arte.

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Le serviteur a voulu complaire unilatéralement à ses maîtres. (le Nouveau Victor Hugo, à propos de la télévision grecque)

Lorsque tous les bouleversements se déclencheront en même temps, lorsqu'ils feront universellement boule de neige, le fiedmano-hayekisme ne pourra pas faire face et s'effondrera comme le château de cartes artificiel qu'il est, imposé par de faux Seigneurs temporaires à des gouvernants gnomes. (un spécialiste de l'eschatologie contemporaine)

Après Beauté, morale et volupté dans l'Angleterre d'Oscar Wilde en 2012 (voir mon billet du 12 octobre 2011 sur ce blog), c'est au tour de la dernière exposition majeure non impressionniste du Musée d'Orsay, L'Ange du bizarre : le romantisme noir de Goya à Marx Ernst, d'avoir été à peu près passée sous silence par les mêmes médias accoutumés à ce genre de non exercice : Arte et Le Monde.
L'expo a fermé ses portes le 9 juin dernier. Jusqu'au bout, j'ai espéré de la part du Monde qu'il réparât son erreur de 2012, qu'il se résolût à autre chose que cette chiche mention laconique sur son site Internet. Peine perdue, hélas ! Alors que le Figaro, qui a coutume de réagir sous les quarante-huit heures à l'ouverture d'une exposition importante d'art non contemporain, avait pondu dans la foulée de l'inauguration de l'Ange du bizarre un bon article de couverture de l'événement, Le Monde, inexplicablement, demeura coi hors de la Toile. Il est vrai que son édition papier est de plus en plus dominée et phagocytée par la parasitose de l'économisme libéral pur et dur au détriment du traitement de tous les autres aspects de l'actualité terrestre (ajoutons-y un zeste obligé d'écologie et le goût de l'investigation "dérangeante" secouant le cocotier gorgé de secrets de Polichinelle et de lapalissades).
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Arte, quant à elle, nous a accoutumés depuis longtemps (surtout depuis son retournement éditorial jeuniste de 2006) à de telles négligences qui reflètent ô combien ses journalistes méconnaissent la culture. Ils sont aussi compétents en cette matière que le roi d'Angleterre Guillaume IV (1830-1837) dans la science du commandement d'un vaisseau de guerre malgré son uniforme de la Navy. Un ancien manuel scolaire ne le qualifiait-il pas justement de "marin ignare" ? Arte fait avant tout plaisir aux bobos férus d'hermétisme chébran archi-contemporain avignonesque et autre, dans la lignée, dit-on, des Inrockuptibles, réputés fort prescripteurs en ce peu sibyllin domaine. Ce n'est pas pour rien qu'elle s'en fout impérialement du festival off comme de la première couche-culotte d'un mouflet.
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En réalité, c'est une injustice à l'encontre des Inrock, que je ne blâme aucunement, de prétendre qu'ils négligent la culture patrimoniale non branchée : il suffit de taper sur Google le titre Inrockuptibles : L'Ange du bizarre, pour tomber sur l'article qu'ils consacrèrent à ladite expo. Certes, il s'agit surtout d'une mention informationnelle accompagnée d'une vidéo promotionnelle due au musée d'Orsay lui-même, d'un minimum syndical logique chez eux. C'est tout de même mieux que le presque rien du Monde qui le déshonore grandement. Se rappelle-t-il, ce quotidien, qu'il fut l'un des seuls à traiter l'autre grande expo victorienne d'Orsay, Une ballade d'amour et de mort : photographie préraphaélite en Grande-Bretagne ? Quelle décadence en aussi peu de temps !  
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De fait, c'est bien Arte qui est la plus fâchée de nos chaînes et de nos médias (en dehors de ceux ultra commerciaux) avec un certain patrimoine culturel antérieur à l'explosion "jeune" des années 60. Par exemple, elle n'a pas consacré une seule attoseconde à la disparition d'Henri Dutilleux.Trop daté ?
Au final, en dehors de l'inattendu reportage de l'émission Entrée Libre de France 5 (très bien fait), il faut une fois de plus se tourner vers l'incontournable et indispensable site La Tribune de l'Art pour lire un compte rendu exhaustif et analytique jusqu'au petit détail de cette exposition non-impressionniste d'Orsay (ce sont ces expos qui font réellement avancer la recherche en histoire de l'art, les autres ne sont là que pour drainer le péquenot et engranger des sous pour l'acquisition d'oeuvres). 
Pendant ce temps, le Musée de l'Orangerie a fort judicieusement rappelé qu'une peinture d'avant-garde italienne exista dans les années 1860 : les Macchiaioli. Cela, dans l'évidente indifférence générale et cuistre des médias, qui, de plus, tendent à rejeter la culture populaire comme étant populiste, démagogique, et la poussent dans les bras de la seule extrême droite.
De fait, c'est l'idée de démocratisation de la Grande Culture qui est sans cesse mise à mal, laminée par la flatterie des bas goûts officiels de politiciens incultes d'une part, et par l'exclusive mise en avant d'une pseudo avant-garde hermétique, commerciale et provocatrice coupée du Peuple d'autre part. Claude Santelli et Alexandre Dumas doivent se retourner dans leur tombe. S'ils revenaient, ils ne seraient pas du tout contents...
Je rappelle que j'appartiens à cette méritocratie républicaine à laquelle on offrit la chance insigne de s'ouvrir à la Grande Culture, à la curiosité insatiable pour toute chose et au rêve.
Terence a écrit : Homo sum ; humani nihil a me alienum puto. Je suis un homme ; rien de ce qui est humain ne m'est étranger.
Telle est ma devise.

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