dimanche 16 décembre 2012

Livide, un film de genre méprisé, ignoré et vilipendé par la critique.

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A Delphine Desyeux, une des dernières petites filles à l'ancienne, qui maintenant a l'âge de Richard Millet...

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Le silence est un parti pris. (aphorisme de moa)

Jean Rostand, Henri Gouhier, Pierre Auger, Jean Piveteau... les grands hommes, c'était eux. (réflexions d'un cyber pamphlétaire)
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C'est pas bon de souhaiter la mort de quelqu'un, même si on déteste ce quelqu'un... Admettons que ce même quelqu'un ne soit qu'un des pneus de la bagnole du voisin qui vous emmerde. Hé bien, dans ce cas, plus de scrupules à avoir : qu'il crève ! (le cyber Louis-Ferdinand Céline)

Les rats s'empressent de quitter le navire lorsqu'il coule... surtout ceux au coeur entouré de graisse... problème de flottabilité ? (nouvelles réflexions d'un cyber pamphlétaire)

Si notre Obélix national était mort en 1991, j'aurais pleuré. Désormais, j'applaudirai et sablerai le champagne à l'annonce de son trépas. (ultimes réflexions d'un cyber pamphlétaire)

L'ordinateur-cerveau a le pouvoir d'emmagasiner des informations beaucoup plus que tout autre cerveau animal. La croissance retardée ne l'amène à l'âge adulte qu'entre 15 et 20 ans, ce qui lui permet d'amasser une énorme quantité de connaissances jusqu'à cet âge et bien au-delà. Ce phénomène étrange a fait de l'Homme un maître du monde, doué de conscience et capable d'agir sur son destin. Il est corrélatif de la constatation regrettable qu'il dut faire lors des premières phases glaciaires (et peut-être réitérer lorsqu'il quitta l'Eden) et s'aperçut qu'il était nu. Cette nudité vient également d'un retard de croissance jamais rattrapé, l'absence de fourrure étant celle de tout foetus de Singe à sa naissance. 
(Henri et Geneviève Termier : Les Animaux préhistoriques,  PUF, collection Que sais-je 1977)

Livide, sorti dans l'indifférence absolue en décembre 2011, fut une des innombrables victimes cinématographiques de la déferlante Intouchables qui inscrivit à son tableau de chasse désastreux des dizaines d'oeuvres parfois médiocres, fréquemment estimables, dont le nombre d'entrées fut alors négligeable et immérité.
 Livide représente un de ces longs métrages passés inaperçus. Appartenant à un cinéma de genre méprisé par notre bien-pensance cartésienne, on se gaussa de lui, soulignant (lorsqu'article critique il y avait !) ses défauts plutôt que ses qualités. Ses 17 copies le condamnaient d'avance.
A cause d'Intouchables, et parce que je suis un cinéphile honnête, éthique, qui ne pirate pas, je n'ai pu goûter à cette friandise du cinéma fantastique à la française, qu'en DVD tout récemment, alors qu'il eût mieux valu que je le visse en salle, comme toute oeuvre cinéphilique (même mineure) qui se respecte. A ce jour, Lettre d'une inconnue, le cultissime film de Max Ophuls avec l'ambiguë (sexuellement parlant du fait que sa silhouette de sylphide lui permettait de jouer à la perfection les nymphettes de 13-14 ans) et magnifique Joan Fontaine, est le seul long métrage dont je puis me vanter l'avoir vu sur tous les supports possibles : salle de projection classique, VHS, DVD, You Tube...   
 
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Livide donc, pur produit, certes, d'un cinéma commercial de genre (distribué, je l'ai dit d'ailleurs, en une poignée dérisoire de copies le destinant à quitter l'affiche avec promptitude), mais qui recèle perles et trésors cachés à qui sait le regarder avec attention, à qui comme moi possède les références artistiques indispensables.

Malgré des concessions convenues aux films fantastiques ou d'horreur à l'américaine (Julien Maury et Alexandre Bustillo, les réalisateurs, avouent leurs sources d'inspiration et leur dette envers ces films et cinéastes-là, David Cronenberg notamment, mais aussi envers Dario Argento), Livide atteint, en certaines de ses séquences, des niveaux indéniables de beauté plastique et de poésie, de surréalisme et d'onirisme esthétique. 

Oui, j'ai aimé Livide, même si des éléments de l'oeuvre ne m'ont pas convaincu (la bande de jeunes voulant organiser un cambriolage dans la mystérieuse maison de la vieille comateuse, la ressemblance trop accusée entre la jeune comédienne Chloé Couilloud et Béatrice Dalle, qui joue les apparitions fantomatiques furtives et vaporeuses, presque subliminales, de sa mère morte, l'ambiance nocturne d'Halloween, le jeu un peu forcé de Félix Moati et Jérémy Kapone rappelant celui des partenaires de Christa Théret dans Le Village des Ombres etc.).

Parfois, il y a des incohérences et des invraisemblances ; on a du mal à relier certaines séquences (Catherine Jacob enlevant une adolescente à vélo, que l'on retrouve saignée à mort dans une baignoire plus tard, ce qui fait accroire que c'est elle le vampire qui agit pour son compte alors qu'elle est la complice, la commensale de Marie-Claude Pietragalla qui incarne Deborah Jessel, la prof de danse spectrale et plus ou moins zombie), mais à d'autres moments, on est transporté et on jubile.

A ces moments-là, justement, Livide rejoint le Georges Franju des Yeux sans visage et le Cocteau d'Orphée. 
Livide est donc français, profondément français dans son traitement de la matière fantastique, malgré les obligations commerciales imposées par la loi du gore sanglant. 
C'est la petite Anna, la fille de Deborah Jessel, interprétée par la jeune et étonnante Chloé Marcq, qui emporte mon adhésion. Les scènes de retour en arrière, sorte d'évocation un peu sadique des cours de danse, avec une connotation saphique ténue et feutrée, ce souvenir de petits rats à la Delphine Desyeux sur fond de musique de Chopin, frôlent le sublime, surtout lorsque la nature exacte d'Anna nous est progressivement dévoilée. 
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Nous l'avons déjà vue, automate momifié, empoussiéré, trésor caché de Deborah Jessel, esquisser quelques gestes mécaniques, à demi brisée par l'affolement stupide des partenaires deChloé Couilloud. Anna me rappelle la collection des poupées de cire artificiellement vieillies de Cléore de Cresseville dans Le Trottin et la poupée des Valois de Monsieur de Phocas de Jean Lorrain.
L'idée d'une sorte de Coppélia vampire, mi-humaine, mi-androïde, est originale, bien qu'elle eût mérité qu'on la développât encore davantage et avec plus de soins. Tout le film aurait dû être axé sur cela.
Par instants, l'atmosphère de Livide, avec sa demeure mystérieuse, baroque, hors d'âge, sa poupée danseuse Anna à la figure craquelée, écaillée et tavelée comme un tableau ancien, n'est pas sans rappeler le mythique Collectionneur de cerveaux de Michel Subiela (1976) avec André Reybaz (sublime interprète du Golem de Jean Kerchbron en 1967), la regrettée Claude Jade et François Dunoyer, adapté de la nouvelle Robots pensants, de George Langelaan. J'ai aussi songé à une aventure méconnue des héros de bédé Tif et Tondu, Magdalena, de Will et Desberg (1986), qui se déroule dans une Venise parallèle peuplée d'automates. Il y a aussi du Alice, avec ces animaux robots empaillés attablés et costumés pour le thé... mais on pense aussi aux masques d'oiseaux de Franju dans Judex.
L'action de Livide se déroule judicieusement en Bretagne, terre de légendes, terre de la Mort et de l'Ankou, bien que cet élément folklorique ne soit pas creusé, au profit d'Halloween.

Livide, quand ses auteurs le veulent, est donc capable d'atteindre des sommets de poésie troublante. Anna vole, ressent les brûlures du soleil, a faim d'écarlate, arbore une bouche pourprée, affiche les souillures de sa panoplie de danseuse, de nymphe goule, lamie ou empuse, lorsqu'elle a goûté à une juvénile proie tuyautée dans son tutu romantique à la Edgar Degas. Le vampire volant, c'est du surréalisme, mais aussi de l'Anne Rice,
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 qui nous apprend qu'ils savent voler. Lucie Clavel (le personnage qu'interprète Chloé Couilloud) libère Anna du joug, délivre l'automate, désopercule ses yeux cousus, clos.
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La séquence de l'envol final d'Anna, ressuscitée, perdant ses craquelures telle une mue épidermique revivifiante, comme une renaissance de tout son être, est une pure splendeur.

Ce film aurait plu à Daphné et Phoebé de Tourreil de Valpinçon, les jumelles vampiriques, personnages remarquables du sulfureux roman d'Aurore-Marie de Saint-Aubain : Le Trottin.


samedi 15 décembre 2012

L'héritage télévisuel détruit de Patrick de Carolis.

Le père Georges : - C'est un chimpanzé, seigneur Philippe ! Vous avez peur de cela ? 
(Monsieur Cyprien acte V scène 4, par Jocelyne et Christian Jannone : pochade qui mérite de rester inédite ! )

J'accuse ! J'accuse !  (Victor Francen dans le rôle de Jean Diaz dans la version de 1937 de J'accuse d'Abel Gance)

Cyber Léon Bloy a aujourd'hui la parole !  Elle va faire mal ! 

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Il était une fois une France Télévisions qui avait trouvé son président idoine, celui qui voulait lui redonner le lustre fictionnel historique perdu et délaissé, haï, vitupéré, redorer son blason, rappeler, tel Sir Williams dans le mythique Rocambole avec Jean Topart et Pierre Vernier les lambeaux de la splendeur passée de la télévision d'autrefois.

Il possédait la Culture, beaucoup de Culture, non point la chébrantude démodable de l'instant.  Alors qu'à compter de l'an du Seigneur 2006, Arte trahissait, renonçait à tout au profit du seul jeunisme branché revendiqué en VF en prime time, Monsieur Patrick de Carolis marqua sa volonté de raviver la flamme de la télé d'avant, d'avant Hayek, d'avant l'ultra-commercialisme aculturel issu des anti-réformes successives depuis 1974 et 1986, d'avant les chaînes nulles rongées par le chancre vénérien purulent et chanci de la publicité, cette télé des fictions historiques de prestige voulant cultiver tout en distrayant, parce qu'il se souvenait des Cent livres des hommes, des Bonnes adresses du passé, de La Caméra explore le temps, d'Alain Decaux raconte, du Théâtre de la jeunesse, en ce sans-pareil pacte entre gaullistes, royalistes et communistes qui, dans ces années soixante mythiques et mythifiées, avait permis la coexistence pacifique entre une vision élevée et anoblissante du public et les  nécessités plus matérielles de la gestion financière de l'entreprise publique.

Monsieur Patrick de Carolis, au grand dam des partisans de la stupidité considérée comme l'un des beaux arts, de l'abêtissement calculé de la population afin de la soumettre toute au système putrescent, osa incarner cette vision haute de sa mission télévisuelle en multipliant les productions et les tournages d'adaptations historiques et littéraires aussi bonnes qu'antan, additionnant les coruscants projets biographiques et autres, autour de Maupassant, Chateaubriand, Louis XI, Henri IV,  autour aussi, en pédagogue, des journées qui firent l'histoire de France.

Mais les esprits chagrins, amers et jaloux de tant de prestance, de tant de qualités, de tant de révélations d'actrices et d'acteurs jusque-là anonymes, fourbissaient leur armes réactives. Ce fut pourquoi ils multiplièrent les critiques négatives, insanes et ineptes à l'encontre du moindre téléfilm perruqué ou corseté, éructant leur haine de cela, en cuistres abjects, sciant eux-mêmes la branche sur laquelle ils étaient assis, ô chiens de gardes roquet ! Partisans du tout contemporain, du tout sociétal catégoriel et communautariste (mais non du social collectif dont ils se fichaient comme d'une guigne que l'ultra friedmano-hayekisme au pouvoir désormais partout en détricotât méthodiquement les acquis), ils flinguèrent systématiquement, hauts les coeurs, chaque fiction costumée qui s'offrait en proie inerme à leur avidité inculte, eux qui n'avaient jamais tenu la moindre caméra de leur vie, s'arrogeant le droit de descendre en flammes ce qu'ils auraient été incapables de tourner, de réaliser.
Il y avait en ces années une pie au sommet de l'Etat, une pie verte d'abord comme un pic-vert, grisâtre ensuite (parce qu'elle vieillissait, s'usait à cause de l'exercice harassant du Pouvoir), réputée pour ses battements d'ailes, ses jacassements, son jabotage, pour son brassage d'air à la moindre brise médiatique, pie fort agitée pour un oui et pour un nom. Cette pie détestait La Princesse de Clèves, qu'appréciait fort au contraire Monsieur de Carolis. Elle soutint donc Monsieur Patrick de Carolis comme la corde soutient le pendu, et, se trouvant confortée en ses idées par une presse complice objective qui, tel Télérama,  éructait son rejet des téléfilms et feuilletons historiques chaque semaine, surtout à compter de la fin de l'été de l'an de Notre Seigneur 2008, (parce que, pour les critiques, ces productions en costumes émanaient forcément de la pie vert-gris qu'ils rejetaient politiquement parlant), et  prenait le bâton pour se faire battre, elle se décida à ne pas lui renouveler sa confiance pour un second mandat de cinq années.
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Son successeur a dilapidé l'héritage, totalement, réduit les ambitions comme une peau de chagrin, avec un budget d'une étroitesse d'archère ou meurtrière d'échauguette. Tout a disparu au nom du jeunisme et des économies budgétaires. Nous sommes revenus aux errements d'avant l'an 2000 quand France Télévisions ne produisait plus qu'un téléfilm historique par an pour le diffuser à 23 h passées parce qu'il ne pouvait pas faire d'audience.  
Ruines, ruines, regrets, ô ruines ! Résurrection ! Nous réclamons la résurrection de ce qui n'est plus... sinon, ce sera la porte pour tous les empoisonneurs de la culture ! Réparez vos erreurs, réparez, réparez !

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dimanche 2 décembre 2012

Le scandale des téléfilms et feuilletons français invisibles ou perdus.

Ogo : Ver de terre Philippe ! Kunga ! Ma créature, car moi aussi j'ai mes singes personnels, va te détruire ! 
(Jocelyne et Christian Jannone : Monsieur Cyprien, acte V scène 4. Inédit et devant le demeurer !)

Histoire de la grandeur et de la décadence de César Birotteau avec Martin Trévières (1977), Le Mystérieux Docteur Cornélius avec Gérard Desarthe et Jean Bouise (1984), La Faute de Monsieur Bertillon avec Alain Mottet (1980), Le Prince des Imposteurs avec Michel Piccoli (1997), Condorcet avec Pierre Arditi (1989) dont le réalisateur, Michel Soutter, mourut peu après la diffusion,
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 Malesherbes, avocat du roi avec Henri Virlogeux (1982), Christmas carol avec Michel Bouquet (1984), Poker d'as avec Robert Party (1972) ... voici quelques titres de téléfilms et de feuilletons français, sélectionnés parmi des dizaines d'autres introuvables sur quelque support qu'ils soient, malgré les acteurs de renom y jouant... Même l'Ina n'en a pas les droits et ils demeurent intégralement occultés ! Ces titres, d'évidence, ne diront rien aux non briscards et aux non initiés de moins de quarante ans... Le cas du téléfilm avec Michel Piccoli est particulièrement gênant : diffusé en catimini, en plein été (juillet 1998) et à un mauvais créneau horaire, à une époque (comme de nouveau depuis 2011 : j'y reviendrai dans un prochain billet vengeur) où l'on bannissait presque totalement les fictions historiques au profit du seul sociétal contemporain (bien vite daté historiquement), cette oeuvre dix-neuviémiste du réalisateur Jean-Pierre Prévost nous contait une escroquerie célèbres dont le mathématicien Michel Chasles avait été une victime bien naïve et crédule. Stephen Jay Gould, je crois, en parla dans une de ses chroniques, ou alors, je confonds. C'était aussi le temps où, par économie (cela persista jusqu'au Mademoiselle Else de 2002 qui me révéla Julie Delarme), on tournait avec des acteurs d'Europe orientale mal doublés qui interprétaient tous les petits rôles, ce qui ôtait du travail aux comédiens français spécialisés dans ces figurations dites secondaires, sous prétexte que les lieux de tournage choisis dans ces ex pays de l'Est (suite à des accords de coproduction) paraissaient plus adéquats que ceux de la France pour les fictions d'époque.
L'Ina , j'en ai fait l'amère expérience, supprime sur sa boutique certaines de ses vidéos autrefois proposées : en septembre 2009, on pouvait encore acquérir Méliès, le magicien de Montreuil sous bois avec Jean-Marc Thibault... Deux mois après, ce n'était plus le cas. Il en fut de même pour la dramatique du théâtre de la jeunesse de Claude Santelli consacrée à La Case de l'oncle Tom.
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 Et je ne parle pas des émissions non fictionnelles et capitales culturellement parlant comme Les Bonnes adresses du passé ou Les cent livres,  toujours de Claude Santelli et au générique génial... dont seules quelques miettes éparses ont été jusqu'à présent restaurées. Sans omettre l'invisibilité organisée (question de droit ?) de presque toutes les oeuvres postérieures au 1er juillet 1981 sur Ina.fr et en général, des productions de Jean-Christophe Averty comme son Vincent Scotto ou son Château des Carpathes  de 1976 ! Scandale, ô scandale !  Tout cela engendre en moi un sentiment de frustration profonde, n'étant pas sûr de voir un jour des émissions que je manquais enfant soit parce qu'elles passaient tard, soit du fait que j'étais trop jeune pour les regarder. Or, Les cent livres ou Cent livres des hommes, s'adressaient aussi à la jeunesse.
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Il est donc plus que dommage de voir la difficulté inhérente à l'hexagone à  rendre plus accessible notre patrimoine télévisuel tandis que de nombreux films américains de l'âge d'or d'Hollywood, bien antérieurs à nos émissions de l'ORTF et des époques postérieures, s'avèrent plus trouvables ! Nous avons une multitude de chaînes de télévision dont aucune ne souhaite diffuser le moindre programme français ancien, surtout fictionnel. Autrefois, Festival remplissait cette fonction, mais, accusée d'être une chaîne pour vieux (!), comme Planète Future ou l'ancienne Arte d'avant la décadence bobo chébran socio-cul jeuno-présentiste rock-art contemporain (sauf le week-end où, les chats boboïstes n'étant pas là, les souris comme moi peuvent enfin danser tout leur soûl),  elle fut remplacée par la jeuniste France 4 qui a banni le patrimoine télé de ses programmes comme le font l'ensemble des autres chaînes du groupe France télévisions qui se refuse à toute exploitation ou diffusion d'émissions d'autrefois (il n'en fut pas toujours ainsi le cas). Sur France 4, seul le sublime Doctor Who est à sauver.  Ina.fr et Ina boutique sont donc les seuls vecteurs de diffusion et d'appropriation (payante ! ) d'un patrimoine télévisé français rendu invisible par une bande de capons et de belîtres qui se fiche du monde ! C'est comme si, ô absurdité, aucun film de cinéma antérieur à l'an 2000 n'était éditable en DVD ou blue ray ou, mieux, comme si on ne jouait aucune musique des grands compositeurs du passé sous prétexte de leur ancienneté ! Aucune note de Mozart, de Bach ou de Beethoven
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(de Ravel et Satie aussi !) ne serait plus entendue nulle part en France ! Inimaginable ! Impensable !  Pendant ce temps, les anciens supports se détériorent, il faut numériser, on n'a pas les sous pour ce faire, les questions de droits d'auteurs pèsent de leur poids considérable, et on finit par ne plus rien voir gratuitement quand ce n'est pas une disparition, une perte irréversible d'un téléfilm ou d'un magazine ancien qui est à déplorer. Je suis donc condamné à payer à Ina boutique l'accès à ce qui m'intéresse jusqu'à la fin de mes jours à cause des strates d'imbécillité contemporanéiste cumulées depuis vingt ans en matière de bannissement de la télévision ancienne par celle se prétendant du présent. Déplorons ! Déplorons tous ensemble !
Messieurs les cuistres et mauvais administrateurs, jamais je ne vous saluerai pour ce que vous me fîtes !  A mauvais entendeur, salut !