samedi 19 mai 2012

Nouvel impair nécrologique scandaleux.

"Chaque fois que les médias officiels "classiques" audiovisuels commettront un impair culturel ou ignoreront une information importante à caractère culturel  sortant des sentiers rebattus des modes imposées artificielles, j'interviendrai."

Moi : in Oeuvres complètes de Moi. Op. cit.

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Je m'en souviens comme si c'était hier... Nous étions en novembre 1985... Une autre époque, révolue à jamais... Christine Ockrent parlait à la télévision (c'était avant la dégénérescence définitive de ce médium). Elle commentait l'événement que constituait la mort du grand historien Fernand Braudel, dénonçant au passage certains journaux (sans préciser lesquels) qui n'avaient pas consacré une seule ligne à cette information.
Cela est devenu légion, vingt-sept ans après pour une telle foultitude de décès de grandes personnes dignes de survivre dans la mémoire... Dietrich Fischer-Dieskau est la dernière victime du genre. Auscultez les infos télévisées de nos chaînes pourtant attitrées et spécialisées, y compris dans la culture, et comme pour Gustav Leonardt,
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/5/50/GustavLeonhardt.jpg/220px-GustavLeonhardt.jpg
 vous constaterez qu'elles n'ont pas consacré la moindre seconde à rendre hommage à ce grand personnage, dont le tort est d'être mort trop vieux dans un monde trop décomposé et pollué par l'immédiateté ambiante pour intéresser qui que ce soit du moins par rapport à la vision que ces chaînes de télé en ont. Dietrich Fischer-Dieskau, qui a fait référence dans le Lied, dans Mahler, Wolf, Schubert et tant d'autres... n'appartenait pas au cercle des musiques à la mode, bankables, rentables, hyper piratées et téléchargées, "actuelles" et autres (quelle qu'ait été leur valeur de produit marchand éphémère et promptement oubliable par les courtes mémoires parmi les transnationales du disque).
Adieu Monsieur Fischer-Dieskau, vous qui m'enchantâtes dans les Lieder eines fahrenden Gesellen, absolu chef-d'oeuvre de Gustav Mahler. Je vous salue et je crache et débecte mon mépris à la Léon Bloy à la figure de ceux qui ont omis de vous honorer. Tout silence de cette nature n'est plus mensonge par omission, mais mépris, ignorance voire sectarisme voulant faire accroire que la Grande Culture est morte, que dis-je damnée ! Elle n'est plus qu'une marchandise noyée parmi des milliards d'autres. Cessez, messieurs, d'abandonner des pans entiers de cette Culture aux seuls réactionnaires nostalgiques d'un ordre ancien au profit de la seule chébrantude immédiate... Cessez de gommer tous nos repères... Conservez ce qui doit l'être avant que des indésirables fanatiques, iconoclastes de demain, se chargent de faire table rase de tout ce qui constitue le génie humain. A ce train-là, il ne restera rien de nous.

Post-scriptum : 

Le Monde vient de sauver l'honneur en consacrant un article excellent et justifié à ce grand disparu. Mais les dommages télévisuels demeurent irréparables...

1 commentaire:

  1. Arte répare enfin sa bourde : le dimanche 17 juin, elle rendra hommage à Dietrich Fischer-Dieskau. Ouf, mais un peu tard, n'est-ce pas ?

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