mardi 8 mai 2012

Des romans que la critique officielle ignore.


Je suis étonné, ces derniers temps, du nombre de romans, souvent de genre, même édités par une grande maison d'édition renommée ô combien, qui ne font l'objet d'aucun article critique (même défavorable) dans la presse écrite la plus institutionnalisée. C'est triste, et c'est dommage. Même des oeuvres parues chez Gallimard n'échappent plus à cette règle étrange. Ainsi en est-il d'"Opéra anatomique" de Maja Brick, dont je m'étonne de n'avoir lu nul compte rendu depuis sa publication en février dernier. Il s'agit d'un excellent roman historique baroque, mettant en scène Pierre le Grand et l'anatomiste Frederik Ruysch, sans oublier les références musicales réjouissantes pour tous les amoureux (j'en suis) de musique italienne du début du XVIIIe siècle. Peut-être est-ce là un ouvrage trop élitiste, une fiction inaccessible, coupée de nos triviales réalités immédiates et prosaïques, qui plane trop haut pour notre temps ancré dans l'éternel présent (qui n'existe pas en physique). Après qu'on ait ignoré un des meilleurs romans historiques de la rentrée 2011 ("Le Complot de l'Ordre noir" de Philippe Pivion, paru au Cherche Midi, qui éclaire d'un jour nouveau l'assassinat à Marseille du roi Alexandre de Yougoslavie), cela devient moult inquiétant et frustrant, d'autant plus que les romans de science-fiction sont eux aussi des victimes constantes de ce boycott des critiques littéraires, plus passionnés par l'éternel nombrilisme contemporanéiste socio-cul (n'ayons plus peur des mots) germanopratin qui n'apporte absolument rien en littérature tandis que les opus troublants et magnifiques d'un Claude Louis-Combet sont passés sous silence. Conclusion sans appel, hélas ! :  Victor Hugo et Alexandre Dumas seraient de nos jours refusés par tous les éditeurs et finiraient au RSA.                 


http://a.imdoc.fr/private/1/culture/drescroc/photo/1466791146/15577861c79/drescroc-pierre-russie-img.jpg



http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/8/83/De_anatomische_les_van_Dr._Frederick_Ruysch.jpg                                                                                                           
Ainsi, je me suis moi-même laissé piéger par cette manie de la non-critique des bouquins historiques romancés  voici deux ans. J'avais repéré une fameuse fiction picaresque de cape et d'épée XVIIe siècle dont le style d'écriture m'avait semblé éblouissant. J'ai commis la négligence d'oublier de noter la référence de ce roman...comme aucune critique n'a daigné s'en soucier, il m'a échappé sans nul doute pour toujours.
http://www2.ups.edu/faculty/velez/Span_402/lazar/lazar1.jpg

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